août 2008 à 08:44:03
Bon, enfin, ça y est, mon dernier lot réfractaire vient de rentrer dans l'assemblage du 2007. Réfractaire parce qu'étant donné que meuuusieur ne voulait pas faire sa Malo, je l'ai laissé travailler bondes fermées puisque le froid bloquait le bon déroulement de cette 2ème fermentation. Elle s'est faite courant Juin, et j'ai enfin incorporé ce lot essentiellement composé de Merlot en faisant un soutirage, peut-être le seul d'ici la fin de l'année.
Dommage car la présentation primeur s'est faite sans ce lot têtu, qui représentait tout de même presque 50% et qui bien sur était le meilleur. J'aurai bien aimé voir les commentaires de tous ceux qui savent en faire si mon assemblage avait pût être fait.
Vous pourrez découvrir tout un tas d'infos concernant ces primeurs 2007 justement, sur un site très bien fait: WINEMEGA.COM Alain et Evelyne Bringolf aidé de Bimboo (le gars aux multiples talents) compilent les notes de plus de 25 grands critiques et font des statistiques. La première sortie concernant Cornélie met mon 2007 à la 200° place du tout Bordeaux. Quand on sait le nombre de grands crus classés ou assimilés qu'il y a dans tout le département, j'en suis plus que satisfait. Quel aurait été ce jugement si j'avais présenté mon 2007 avec mon meilleur lot... on le saura peut-être plus tard.
Autre classement qui témoigne des efforts réalisés par chacun, il s'agit d'un bilan sur les 3 dernières années: 2005, 2006 et 2007. Et bien Cornélie avec ses 3 premiers vins se classe en 4ème position de toute l'appellation haut-médoc... et on débute juste.
Au niveau primeur 2007, la place de Bordeaux (pourtant si incontournable à ses yeux...) n'a pas donné signe de vie et quand on demande à parler à quelqu'un on nous donne un poste ou une jolie voix nous répond "il ne peut pas vous prendre pour le moment, il téléphone, il vous rappelle". Dommage que nous ne soyons pas pris un minimum au sérieux. Ils ont quand même sensiblement marché, puisque le faisant en direct par le biais de copains qui eux ont goutés et fortement apprécié, les ventes en nombre sont tout de même suffisamment intéressantes. Certaines maisons se disent ne pas comprendre que nous vendions en direct, mais je ne peux attendre un marché qui ne vient jamais, la vie de Cornélie en dépend...
Les dernières réservations arrivent encore, mais elles s'arrêteront à l'arrivée du nouveau millésime, on ne peut les faire durer trop longtemps.
Au niveau 2008, et bien que ce passe-t-il: plein plein de choses. Je bosse enfin à temps plein sur mon vignoble, ce qui me permet de pousser encore plus loin mes travaux. Un des plus importants étant celui que j'affectionne le plus, le travail du sol. Ayant repris un vignoble totalement désherbé, il me fallait du temps pour passer au travail du sol sans faire de casse (enfin pas trop) au niveau racinaire. C'est la première chose que j'ai faite courant Juin, n'ayant pas encore désherbé, l'herbe me servant à "pomper" l'eau qui tombait depuis plus d'un mois a poussé à une vitesse phénoménale dès l'apparition des chaleurs. J'ai fait rire pas mal de voisins qui voulaient venir "faire les foins".
Donc avec l'aide d'un achat ou deux et le prêt très amical d'une paire de décavaillonneuse, j'ai fait quelques beaux pilots aux bouts des rangs. Les parcelles sablo-graveleuses se sont mieux faites, les argilo-calcaires ont dues attendre les pluies de fin juillet, car aucun outils ne pouvaient y rentrer, c'était trop dur. Le résultat est surprenant, car après 2 ou 3 passages, j’ai des parcelles qui sont parfaites et les argilo-calcaires qui étaient les plus difficiles, se sont faites quasiment aussi bien, ne reste que quelques grosses touffes qui entourent les pieds. Il ne me reste qu’à passer avec le tire cavaillons pour les enlever.
Au niveau vignoble, ma recherche pour diminuer les traitements a encore porter ses fruits, je n’en suis qu’à 5 de couverture (mildiou et oïdium), je vais faire un petit 6ème pour éviter le mildiou mosaïque de fin de campagne et ainsi favoriser une bonne photosynthèse. Je m’oriente par contre vers tout autre chose, puisque tous mes efforts pour rechercher le meilleur raisin m’amène à partir vers une direction que malheureusement on n’apprend pas à l’école : la Biodynamie. Je m’aperçois qu’en fait c’est La direction que j’aurai dû prendre depuis longtemps, mais le manque de connaissance de cette philosophie et pratique était et reste tout de même encore pénalisante. Il va falloir être des plus vigilants, mais quel plaisir de faire ce qui plait et ce en quoi on croit….
Pour cela, il faudrait arriver à trouver enfin un bâtiment sur place, afin de mieux maitriser tous les besoins, permettre un meilleur stockage et avoir enfin un chez nous. Mais c’était sans compter sur le manque de possibilité dont je ne vais pas porter de nom, sur la commune où j’ai les vignes. Cela fait quand même 3 ans que je cherche un vieux bâtiment ou un terrain agricole, mais l’implantation d’un nouveau n’est pas chose facile. J’ai du mal à comprendre la politique des élus et encore moins celles des propriétaires voisins, je suis plus considéré comme un étranger que comme un collègue. Dommage que l’ensemble ne considère pas que nous soyons tous complémentaires et non concurrents. Tampi, je vais m’orienter vers une autre solution, j’aurai tant aimé m’installer sur la commune entouré de parcelles boisées, j’aime tellement cet environnement.
En attendant on va laisser passer les vendanges et on se mettra à nouveau en quête de recherche pour être chez nous, comment faire autrement tout en ayant autant d’ambitions sans pouvoir travailler à son aise.
Ah les vendanges, elles approchent, nous sommes en pleines véraison et on commence à déguster quelques baies. On va le faire de plus en plus, c’est tellement excitant de suivre l’évolution et d’apprécier que les travaux mis en place pour donner le meilleur raisin sont tous aussi important même quand ils paraissent anodins.
N’hésitez pas si vous voulez passer et voir ce qui se passe, c’est un peu tôt pour découvrir comment se décider à débuter les vendanges, mais pour tout ceux qui le peuvent, je me ferai un plaisir de vous guider sur la dégustation des baies, pratique très intéressante qui nous donne pas mal d’infos sur le potentiel.
Je pourrai aussi recevoir ceux qui, au détour d’un week-end, souhaiteraient passer et voir le travail de chai pendant les vendanges. Bien trop de portes restent fermées, ce serait un moyen de mieux comprendre le déroulement de la réception du raisin jusqu’à la mise en barrique….
Bon, je ne donnerais pas de ciseaux pour vendanger, je ne veux pas retrouver de bouts de doigts sur la table de tris….
Déjà le 3ème millésime qui se goutte (et fort bien) je vais rentrer le 4ème, c’est incroyable, on peut faire les premières dégustations avec 3 vins, de 2005 à 2007. Que le temps passe vite…
Et quel bonheur de gouter côte à côte tous mes vins, j’y pensais à mes débuts, la table commence à se remplir bien joliment : Cornélie 2005, 2006 en bouteille et 2007 encore en élevage, Amabilis Vinea, Le Vin de l’Amitié qui me surprend et mon dernier rosé, le 2007, mis en bouteille après 10 mois d’élevage en barrique, je me demande comment je dois le qualifier celui-là : rosé de moyenne garde ? Ça parait impensable et pourtant qu’est ce que c’est bon…..