A l'heure où nous mettons sous presse, enfin, à l'heure où je me mets à vous raconter où nous en sommes, 2 millésimes sont déjà passés depuis la création de Cornélie : 2005, le 1er, qui pour démarrer a bénéficié d'un climat presque parfait, et 2006 où j'ai pu mieux maîtriser les différents paramètres que l'on emploie dans la recherche de qualité.
2007, après un été vraiment bizarre où nous avons cru avoir l'été en Avril, l'automne en juillet pour arriver à des températures d'un mois de Mars durant presque tout le mois d'août, n'aura pas eu son incroyable précocité annoncée, mais plutôt un léger retard.
Bienheureux de voir arriver l'anticyclone des Açores, nous avons eu, faut le reconnaître, beaucoup de chance. Ce temps magnifique durant toutes les vendanges nous a permis d'attendre le maximum et d'atteindre quasiment une maturité parfaite. Personne n'y aurait cru au 15 Août. Des pluies, comme on peut en avoir durant cette période auraient été très néfastes à la qualité et les dégâts auraient pu être importants malgré la grosse préparation de chaque pied.
Les merlots ont été ramassés avec des degrés pas très élevés, comme on peut les avoir d'habitude (de l'ordre de 12.5 %V) mais avec des teneurs en anthocyanes presque jamais atteintes. Les cabernets sauvignons ont pleinement bénéficié de ce temps très ensoleillé, et dont l'attente aura été très bénéfique.
Quoi qu'il en soit, personne ne pouvant gérer le temps, merci encore une fois à Dame nature.
Au jour d'aujourd'hui, les Malos sont quasiment toutes finies, ne restent que les lots d'irréductibles qui aiment bien lambiner, juste pour me faire râler et m'empêcher de faire ma dégustation d'assemblage.
Cette dégustation sera le meilleur moment pour apprécier le potentiel du millésime. J'ai trouvé en fin de fermentation alcoolique, les merlots très surprenants et les cabernets en bien moindre quantité. Peu m'importe, le but premier étant d'avoir le meilleur possible.
Les résultats sont plus qu'encourageants, les différents essais menés lors de ces vinifs afin de chercher des moyens d'améliorer encore et toujours la qualité, ont tous donné des résultats surprenants :
Tout d'abord un essai de macération carbonique dans une cuve béton de 20 hl, préparée en la chauffant, puis en la remplissant de gaz carbonique et où toute la vendange a été éraflée à la main.
De ce fait j'ai pu écarter les grains en apparence moins murs. 21 jours de macération avant de lancer la FA (qui « pétillait » quand même à l'intérieur de chaque grain, ça me rappelait les bonbons quand j'étais petit), où je n'ai fait que des pigeages « légers » juste pour mouiller le chapeau, à raison de 2 par jour pendant 6 jours. Puis un délestage le soir pour remettre le jus le lendemain matin avec un pigeage le midi, ceci pendant 5 jours.
Résultat analytique très surprenant : « c'est pas possible ça vient pas d'ici ». Ben si !!
Le 2ème essai se trouve être un prototype. L'idée était de faire de la vinification intégrale sans en avoir les inconvénients. Cette vinif se fait en général dans une barrique de 4.5 hl, sur un support oxo line (avec des roues) et pour faire les remontages, on tourne la barrique quelques tours à gauche puis à droite. Je me suis imaginé alors, les bourbes chargées de matières surtout végétales et les pépins re-larguer leur côté néfastes que l'on ne recherche pas pour un bon équilibre du vin. Ce projet est donc une plus grosse barrique que je remplis debout et que je laisse debout comme une cuve bois. J'y ai fait mettre la robinetterie nécessaire et le dessus est amovible. Cela me permet d'éviter le travail à la pompe, mais surtout de ne travailler ce lot que par pigeage. Seul inconvénient, si on peut parler d'inconvénient, je décuve tout à la main mais sans rentrer dedans. Les résultats sont des plus surprenants.
Un 3ème essai est toujours en cours, mais là le secret doit rester encore un peu. J'ai fait un procédé venant d'une autre région. Pour le moment le résultat fait surfer les cheveux de mon œnologue, pourvu que ça dure. Les 1ers résultats d'ici le début de l'été. Je sais ça me tarde à moi aussi.
pour t'avoir vu bosser dans tes rangs de vigne, j'espère franchement que le résultat en bouteille sera à la hauteur du travail et de l'amour dont tu as fait preuve en les taillant, travaillant et goutant bien sur